Et vous, vous y croyez à la Tech dans le Vin ?

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J’ai eu la chance de vivre l’effervescence du web (comme on disait à cette époque) dés 1996 avec MultiMania, Caramail, Lycos et également l’euphorie des IPO de start-ups du gaming comme Infogrames, Ubisolft ou Kalisto. Nouveau Marché, Easdaq (le pendant européen du Nasdaq US)…les places boursières étaient là pour donner les moyens aux start-ups de leurs ambitions mondiales. J’ai la chance de prendre part aujourd’hui à une nouvelle vague trés similaire à celle d’Internet, 30 ans aprés: celle de la Blockchain, des NFT et du Web3. Une nouvelle ère est en train d’apparaître comme une nouvelle ère est apparue à partir du milieu des années 90. L’écoute de l’interview d’Éric Larchevêque, co-fondateur de Ledger – leader mondial des portefeuilles physiques de cryptomonnaies (une sorte de clé USB protégée) – est en ce sens une leçon d’humilité. Elle me rappelle cette histoire commune vécue (nous ne nous sommes jamais rencontrés avec Éric à l’époque du Web) et que l’ensemble des co-fondateurs avec qui j’ai créé WineChain – la plateforme de wiNeFT qui connecte les grands domaines aux nouvelles générations de passionnés de vin à travers le monde – a aussi également connu. Que ce soit Marc Perrin du Chateau de Beaucastel , Xavier Garambois – ex patron d’Amazon Europe – ou Nicolas Mendiharat – CEO de WineChain -, tous ont vécu l’expérience Web, notamment avec la création en 1999 de Wine and Co., spécialiste de la vente en ligne de Champagne et de vin.

La technologie au service des grands vins est une réalité. Marc, Xavier et Nicolas l’avaient déjà perçu trés tôt. Une réalité multiple, certes, car à plusieurs niveaux: dans la vigne avec des robots et de nouveaux outils numériques ultra-performants mais aussi dans les chais. Cela ne trahit à aucun moment le métier du vin mais traduit plutôt une évolution saine d’un métier basé sur un savoir-faire historique et une tradition. Un patrimoine que l’on doit préserver mais que l’on doit faire évoluer, au risque de le voir disparaître. La Blockchain, les NFT et le Web3 dont Eric parle trés bien dans son interview font partie de cette (r)évolution dont les propriétaires des plus grandes maisons de Champagne et des plus grands vins du monde doivent prendre conscience s’ils veulent développer leur entreprise dans les prochaines années et continuer à donner une image contemporaine à leurs marques, plus proche des envies de leurs nouveaux clients. Ces technologies sont au service d’une empreinte carbone mieux maîtrisée, d’une traçabilité parfaite, d’un engagement renforcé (de A à Z dans la chaine de valeurs) de la part des domaines et chateaux au delà même d’un travail biologique ou biodynamique (voir de viticulture régénérative) et de bien d’autres messages forts qui résonnent dans notre société.

Voir le monde en grand, mieux connaître ses clients, donner une nouvelle image aux marques prestigieuses de vin…La technologie aide aussi à cela. Mais, parfois, quand je l’explique, je me trouve incompris aux yeux de certains qui considèrent ces nouvelles technologies comme un effet de mode. Quand le krach des valeurs internet est arrivé en 2000, beaucoup m’ont dit que cette mode était finie. Pourtant, assez rapidement, nous avons vu arriver Facebook, Google et bien d’autres qui ont changé la face du monde. Il en sera de même pour la Blockchain et le Web3 qui supplantera un Web2 à bout de souffle. Le monde du vin a toujours un peu de retard à l’allumage. Combien m’ont critiqué quand j’associais le mot Luxe au mot Vin dés 2005? C’est aujourd’hui une réalité pour beaucoup de grands vins. Combien m’ont répondu quelques années plus tard que les médias sociaux n’étaient pas fait pour eux car seule la qualité intrinsèque de leur vin prévalait ? Ils ont du rattraper leur retard des années aprés, à grands coups d’investissement sur Facebook et Instagram pour acquérir rapidement des followers…Combien me disent aujourd’hui que la Blockchain, le Web3 et les NFT n’ont rien à faire dans le monde du Vin? Il faut simplement croire à ce que l’on fait et essayer de le faire le mieux possible. Chaque jour. Le reste ne sera qu’histoire. Une belle histoire…

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