Après les magnifiques viognier récoltés pour ses Condrieu, Stéphane Ogier vient de finir la vendange de l’ensemble de ses 26 parcelles, réparties en 18 Lieux-dits sur Côte Rôtie. Retour sur une vendange de trés grande qualité.
Pouvez vous nous parler de cette vendange?
Stéphane Ogier: “On a fini avec Montmain, Leyat et Fongeant le samedi 12 septembre, juste avant l’orage survenu en fin de journée. A la vendange, l’état sanitaire était remarquable grâce, sans doute, à la chance d’avoir eu un mois d’août plus tempéré que les mois chauds et secs de Juin et Juillet. J’ai été époustouflé par la qualité des raisins provenant des terroirs sur plateaux. Chose assez extraordinaire, les parcelles qui certaines années sont inférieures, sont superbes en 2015. Il n’y a pas de cuve que je qualifierais de ”petite”. Du Village au plus haut niveau en passant par les 1er crus, cela va du très bon à l’exceptionnel.”
1961? 1990? Cela vous rappelle quel millésime?
Stéphane Ogier: ”C’est chaud pour dire exactement à quoi cela ressemble…Je n’ai pas vinifié 90 et 91, encore moins 61, donc je laisse les autres en parler. Moi je me contente de les boire! Mais la dégustation des premières cuves de Côte Rôtie confirme que nous sommes dans la configuration d’un très grand millésime. On le sentait déjà venir au moment de vérifier la maturité avant vendange, mais là on en est convaincu. Je n’ai jamais vu des équilibres comme ceux là. On n’est pas face à un millésime “extrême” comme 2003, on a plus d’équilibre. On a la richesse des millésimes 99 et 2009 avec encore plus de densité et d’équilibre. Ce que l‘on peut affirmer, c’est que la hiérarchie des crus est parfaitement respectée: Tous les 1er crus sont vraiment un cran au dessus de ce qui ira dans le Cote Rotie « Village » et ce qui fera les Cote Rotie « Lancement » et « Belle Hélène » (car il y aura ces 2 vins sur le millésime 2015, c’est une certitude) représente vraiment ce qu’il y a de plus abouti sur cette appellation.”
Vos choix en terme de vinification et d’élevage pour le millésime 2015?
Stéphane Ogier: “Cette année, Cote Rozier et beaucoup d’autres terroirs ont été vinifiés en vendanges entières. Il n’y a pas un brin de végétal, ce millésime le mérite vraiment quand on voit la puissance, la richesse et la densité des vins. Après, comme chaque année, on accompagne simplement la nature. De toute façon, pour cette année, à peine avait on mis en cuve que c’était déjà noir ! Alors on intervient très peu, on laisse faire, pas de pigeage, pas d’extraction dure. Tout est dans le raisin et cela va être magique.”
