Nouvelles Générations : Alignez-vous sur leurs Valeurs, pas seulement sur leurs Aspirations !

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L’authenticité avant l’opportunisme, toujours! Voilà le conseil que nous prodiguons à nos clients chez VitaBella depuis vingt ans. La leçon à retenir pour tout acteur dans le monde du luxe est à la fois simple et fondamentale : l’opportunisme ne paie jamais sur le long terme. Il est possible de capter l’attention un moment en imitant la tendance, ou de doper les ventes sur une période – mais ces succès sont illusoires s’ils se font au détriment de l’authenticité de la marque. Nous le constatons aujourd’hui : les marques qui se sont éloignées de leurs valeurs fondamentales en paient le prix, perdant leur aura et aliénant leur clientèle. À l’inverse, les icônes du luxe – celles qui traversent les générations et prospèrent – sont celles qui demeurent fidèles à elles-mêmes et incarnent, avec constance, un socle de valeurs claires. Le monde des grands vins doit aujourd’hui en tenir compte et en tirer des leçons.

Le luxe est un marathon, pas un sprint. Les nouvelles générations ont peut-être des goûts et des habitudes différents, mais elles recherchent en définitive ce que le luxe promet depuis toujours: le caractère unique, le sens, la pérennité. Lorsqu’une marque s’appuie sur l’authenticité et reste guidée par ses valeurs fondatrices, elle attire naturellement une clientèle partageant ces convictions, aujourd’hui comme demain. S’aligner sur leurs valeurs, et non simplement sur leurs aspirations, c’est conquérir leur fidélité, leur respect et devenir pertinent pour eux culturellement.

Au cœur de cette réflexion se trouve la distinction entre ce que sont les valeurs et les aspirations dans l’univers de la marque. Les valeurs sont des convictions profondes, des principes qui guident les comportements. Elles sont intrinsèques et durables. Pour une personne (ou une marque), il peut s’agir d’authenticité, de qualité, d’artisanat, d’inclusivité ou de durabilité. Véritables boussoles, elles évoluent peu dans le temps et forgent l’identité. Les aspirations, elles, sont des ambitions ou des rêves à atteindre. Dans le luxe, elles se traduisent souvent par le désir d’un mode de vie élevé ou d’un statut social supérieur – le rêve de posséder une voiture de sport, un sac griffé ou une montre d’exception, et tout ce que cela symbolise.

Depuis des décennies, les marques de luxe ont su jouer avec brio sur les aspirations. Les campagnes classiques mettent en scène une vie idéalisée, faite de glamour, d’exclusivité et de réussite, à laquelle le consommateur peut prétendre en acquérant le produit. Mais les aspirations sont volatiles, elles fluctuent au gré des étapes de la vie et des cycles économiques. Les valeurs, elles, s’inscrivent dans la durée. Par exemple, un consommateur attaché à la durabilité conservera cette exigence, quelles que soient les tendances, et privilégiera les marques fidèles à des pratiques responsables.

Si le secteur du luxe a connu une croissance spectaculaire ces dix dernières années, les vents contraires actuels révèlent les failles des marques ayant misé sur un marketing opportuniste. Au-delà de l’environnement économique, certaines peinent aujourd’hui car elles ont sacrifié leur ADN sur l’autel des tendances éphémères. Durant la période faste, il était tentant de s’emparer de chaque nouveauté pour rester pertinent auprès des millennials et de la génération Z. Mais ces initiatives n’étaient pas toujours en phase avec l’ADN des marques. L’opportunisme crée parfois le buzz, mais le consommateur averti d’aujourd’hui perçoit vite le manque de pertinence.

Les conséquences sont claires : plusieurs marques autrefois en vogue ont vu leur aura s’éteindre à force de miser sur le « sensationnel ». Dans le contexte du ralentissement actuel, celles qui se sont dispersées sont contraintes de baisser leurs prix, entachant leur prestige. Dans l’univers du vrai luxe, la baisse des prix est un sacrilège : elle révèle que les dernières créations n’ont pas suscité une demande durable. C’est l’exemple parfait de ce qui se produit lorsqu’une marque s’éloigne de son identité ou s’égare dans des tendances passagères – le consommateur peut céder une fois, mais il ne reviendra pas au prix fort. Ainsi, les marques qui ont perdu de vue leurs racines et cédé à l’opportunisme souffrent particulièrement dans ce contexte difficile.

À l’inverse, les marques qui prospèrent aujourd’hui sont celles qui sont restées fidèles à leur ADN tout en s’alignant naturellement sur les valeurs des nouvelles générations. Plutôt que de se contorsionner pour suivre chaque tendance, elles ont su faire résonner leur héritage auprès des plus jeunes. Hermès en est l’exemple emblématique. La maison française n’a jamais dévié de ses valeurs d’artisanat, de qualité intemporelle et d’exclusivité. Hermès ne cède ni aux refontes de logo spectaculaires ni aux collaborations gadgets ; elle sublime ce qu’elle maîtrise – des pièces façonnées à la main, porteuses d’un héritage d’exception. Les jeunes générations, même si elles n’ont pas encore accès au sac Birkin, admirent Hermès pour son authenticité – et aspirent différemment, voyant en la marque un objectif à atteindre, lorsque la qualité primera sur l’ostentation. À l’ère de la fast fashion et des tendances fugaces, l’attachement d’Hermès à la tradition apparaît paradoxalement comme une modernité recherchée par ceux qui sont à la quête du sens.

Les marques qui séduisent les nouvelles générations ne renient pas leur ADN – elles l’amplifient là où il y a une intersection avec les valeurs contemporaines. Qu’il s’agisse d’un héritage d’artisanat, d’un esprit d’innovation ou d’une tradition d’audace, lorsqu’une marque trouve la convergence authentique entre son histoire et ce qui compte pour les jeunes, elle ouvre la voie à une croissance durable, car fondée sur la vérité, non sur l’effet de mode.

Derrière chaque marque de luxe pérenne, on trouve une vision à long terme qui transcende la tendance du moment. Dans un secteur intrinsèquement lié à l’intemporalité, les marques les plus prospères raisonnent en décennies, non en saisons. Cette vision suppose une stratégie cohérente et constante, même lorsque les fluctuations du marché incitent à changer de cap. À l’inverse, celles qui changent de posture au gré du vent finissent par dérouter leur clientèle et dilapider leur capital de marque. Si, une année, la marque prône le « quiet luxury » minimaliste et, la suivante, s’affiche en maximalisme tapageur (ou l’inverse), le public s’interroge : que représente réellement la marque ? Les nouvelles générations sont particulièrement affûtées dans cette exercice de déceler les incohérences: ayant vu défiler tant de modes, elles récompensent les marques stables et fiables.

Une vision à long terme n’exclut ni l’évolution ni l’innovation – elle invite à évoluer dans le respect d’une mission fondatrice. Les plus grandes noms savent réinventer l’expression de leurs valeurs, au fil du temps, avec ce que l’on pourrait appeler une « constance dynamique ». Lorsqu’une marque s’ancre dans une mission durable (qu’il s’agisse d’incarner l’élégance française, de préserver la tradition viticole italienne ou d’innover dans la mode responsable), elle traverse les tempêtes et s’adapte avec grâce, sans jamais trahir la confiance de ses clients.

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