Analyse Exclusive VitaBella Primeurs Bordeaux 2013: And the Winner is…

Guillaume Jourdan de Vitabella

De l’avis de tous, le millésime 2013 ne restera pas dans les annales. En rouge en tout cas. Oui car les blancs, aussi bien secs que liquoreux, se sont révélés « délicieux », « précis », « d’un très bel aromatique ». C’est ce que révèle aujourd’hui une analyse réalisée par VitaBella Luxury Wine. Car si les notes ne sont pas encore sorties et si le célèbre critique américain Robert Parker n’a pas encore goûté ces vins, VitaBella Luxury Wine, grâce à ses outils de webtracking, a analysé depuis une semaine les commentaires écrits sur les blogs et médias sociaux de dégustateurs venus du monde entier à Bordeaux.

En Sauternes, Yquem 2013 a crevé l’écran, il a été la star des dégustateurs. Si d’autres noms ressortaient, ils étaient bien loin d’Yquem qui avait organisé une soirée spéciale afin de mieux promouvoir son grand vin. Les autres châteaux se sont contentés de la dégustation solennelle, ce qui explique aussi un nombre de commentaires beaucoup moins importants. Venant du monde entier, les spécialistes ont adoré cet Yquem 2013. Pour sa part, James Molesworth du Wine Spectator lui a décerné un 95-98 en parlant d’un vin « pur et d’une longueur extraordinaire ». Pureté, cristallin…voici des mots qui reviennent souvent pour ces blancs liquoreux 2013, loin du cliché des Sauternes riches, opulents, puissants qui obtenaient les meilleures notes il y a quelques années. Les goûts changent pour ce grand vin liquoreux, espérons que ce grand 2013 soit un tournant aussi pour le Sauternes en général…

En vin blanc sec, le consensus est immédiat: tous les vins blancs secs plaisent, en Pessac Léognan ou ailleurs. Bien sûr, les Pessac Léognan sont à la fête avec en tête Haut Brion et Mission Haut Brion. Avec 95-98, James Molesworth dit de Haut Brion qu’il est « peut-être le vin du millésime » dont tous saluent la complexité et le côté abouti. En règle générale, la structure des vins blancs a étonné, que ce soit chez Cos d’Estournel ou bien Château Margaux Pavillon Blanc.

Même si les vins rouges sont en fort retrait par rapport aux blancs en ce qui concerne le nombre de sentiments positifs/ultra positifs recensés, nous notons une première belle victoire de Bordeaux pour la renommée du millésime 2013. En effet, un grand nombre de professionnels ont été surpris par la qualité de certains grands vins rouges, alors que le millésime était fortement décrié. Si certains parlent d’hétérogénéité, beaucoup considèrent que les décisions prises par les propriétaires ont été essentielles cette année. Cependant, le consensus se fait autour de la demande d’une baisse des prix des grands vins de Bordeaux.

Par rapport aux précédentes éditions, nous remarquons également que l’intérêt porté aux Primeurs est en recul. Les dernières années avaient vu, lors de la semaine Primeurs, des échanges plus nourris. La réputation du millésime – une réputation faite avant que qui que soit ait finalement dégusté le 2013 -, les prix élevés des dernières années et la situation économique mondiale actuelle sont les principales causes évoquées pour expliquer ce moindre intérêt. Si aucun grand nom de Bordeaux ne sort du lot dans les vins rouges (c’est vraiment du château picking, château par château et non pas une appellation face à une autre), un élément fort se distingue pour 2013 par rapport aux derniers millésimes: les apports technologiques (osmose inverse, tri optique…) sont très peu mentionnés, quasiment inexistants, faisant place aux éléments sur le travail des hommes dans le vignoble. En quelque sorte, ce millésime redeviendrait plus humain. C’est finalement ce qui le rend plus sympathique après cette semaine des primeurs, alors qu’elle ne démarrait pas sous les meilleurs auspices…

Cette étude sera commentée par Guillaume Jourdan à la conférence eMarketing, le jeudi 10 avril à Paris. Plus d’informations sur « Comment les Big Data
réinventent les études Marketing
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