Etes vous plutôt « Carottes Bio avec Pesticides » ou « Champagne non Bio sans Pesticide » ?

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On vit vraiment dans un monde bizarre…Dans la même journée, cette semaine, on nous annonce que les carottes bio d’une chaîne de magasins bio contiennent des pesticides et qu’une Maison de Champagne non bio a Zéro Résidu de Pesticides dans ses vins. Cherchez l’erreur ! Pendant que l’on continue de rêver de ce fameux « Shazam du Vin », Claude Giraud – Président de Champagne Henri Giraud – parle de la nécessité « d’ouvrir un nouvel espace de confiance et de sérénité aux consommateurs ». En annonçant le lancement de son étiquette informative « Nouvelle Génération » (dès le 1er janvier 2018, les bouteilles afficheront le résultat de l’analyse moléculaire du vin avec la mention ZÉRO RÉSIDU DE PESTICIDE), cette Maison de Champagne crée une véritable révolution: d’une part, elle répond à la préoccupation des nouvelles générations pour la santé et le bien-être dans leur mode de vie quotidien. D’autre part, elle répond à leur besoin et à leur envie de sortir du labyrinthe d’informations qui brouille l’image qu’ils ont du vin et de son utilisation. Car entre Biologique, Biodynamique, Vin Nature et autres, tout le monde s’y perd un peu, voire beaucoup…Retour d’expérience avec Claude Giraud:

Pourquoi cette annonce aujourd’hui ?
Claude Giraud:  » Il y a 20 ans les consommateurs de Champagne s’intéressaient à la composition des cuvées. Puis vint le temps de leur parler du dosage, de la date de dégorgement, du mode de conduite de la vigne et du vin… Il est temps d’aller plus loin et de passer de l’obligation de moyen à l’obligation de résultat. Chez Champagne Henri Giraud, nous sommes dans la création et la qualité. Bien sûr, tous ces éléments sont des coûts porteurs de la valeur finale de nos vins. Mais si certains sont plus accessibles que d’autres, l’exigence de qualité est la même pour tous. Cette annonce est donc une démarche tout à fait naturelle pour une maison comme la nôtre vis à vis de ses clients. La recherche et notre créativité rendent aujourd’hui possible cette transparence auprès des fans Henri Giraud qui sont, sans doute, les connaisseurs de vins les plus exigeants au monde. La haute éthique que nous avons de notre travail nous permet de leur ouvrir aujourd’hui un nouvel espace de sérénité où peut vivre le plaisir simple de déguster une flûte de Champagne. »

Depuis combien d’années travaillez vous sur cet objectif « ZERO RESIDU DE PESTICIDES » ?
Claude Giraud: « Cela fait 30 ans que champagne Henri Giraud travaille et fait des recherches sur la conduite de la vigne et du vin dans de multiples domaines sur le principe de l’amélioration continue. Car quand on parle de la nature, on parle forcément de temps. Dès la fin des années 1980, je me suis engagé pour le renouveau de la Champagne, pour que le Champagne redevienne un grand vin. En 1992, nous avons été dans les premiers adhérents de « Magister » Association Culture Raisonnée en Champagne, avec l’arrêt des herbicides et des insecticides dans la foulée. Dés 1997, nous avons travaillé avec l’HACCP Sécurité Alimentaire. En 1998, nous semions du seigle dans nos vignes. En 2000, nous généralisions la confusion sexuelle dans les vignes et toutes les pratiques alternatives à l’emploi de fongicides, car la lutte contre le mildiou est le seul point qui, aujourd’hui encore, ne trouve pas de réponse satisfaisante en dehors des molécules de synthèse. »

Donc pas de Bio en perspective ?
Claude Giraud: « Nous avons depuis trois ans des parcelles en conduite biologique et un vin certifié Ecocert. Celui-ci n’est pas à la vente car c’est juste expérimental. Nous ne sommes pas rentrés dans le cadre du bio – ni des vins natures d’ailleurs – car nous considérons que travailler la nature, travailler le vivant ne supporte pas le préjugé, le parti pris. Nous avons aussi un protocole expérimental avec l’ONF sur la traçabilité des chênes à merrain depuis 4 ans et nous travaillons sur les résidus d’aluminium dans les vins vinifiés en cuve de terre cuite. Nous menons depuis 30 ans des projets qui nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre ce qui se passe à la vigne, de travailler le plus naturellement possible à la cave et d’obtenir cette obligation de résultat qui nous semble essentielle: Zéro Résidu de Pesticides dans nos vins. Nous n’en sommes qu’au début, les prochaines étapes iront encore plus loin car nous travaillons sur l’avenir et nous ferons évoluer cette étiquette informative. Tout cela demande du temps et des investissements mais je sais que c’est l’avenir de la Champagne qui est en jeu. »

Voir la Vidéo Interview de Claude Giraud