Nicolas Jaboulet : « Le millésime 2018, l’année des extrêmes ! »

Alexandrins Rue de hermitage

(De gauche à droite sur la photo: Alexandre Caso; Guillaume Sorrel; Nicolas Jaboulet)

Avec trois personnes à sa tête – Nicolas Jaboulet, 6ème génération d’une famille de vignerons à Tain l’Hermitage depuis 1834, Guillaume Sorrel, fils de Marc Sorrel du Domaine Sorrel en Hermitage et Alexandre Caso, spécialiste des terroirs du Rhône septentrional – Maison & Domaines Les Alexandrins connait un succès grandissant et affiche de fortes ambitions sur l’ensemble de la vallée du Rhône septentrionale.Voici l’analyse « à chaud » par Nicolas Jaboulet de ce millésime 2018 en Rhône Nord.

« La saison printanière a commencé avec une météo relativement clémente avant de connaître de nombreux épisodes orageux avec un fort cumul de précipitations entre fin mai et début juin. Forte d’une réserve d’eau conséquente, la vigne a poussé très vite, entraînant une planification des tâches différentes des autres années: il a en effet fallu ébourgeonner et relever en même temps. Les travaux en vert ont été plus longs qu’habituellement, il était particulièrement important d’être extrêmement minutieux afin de créer un maximum d’aération dans les pieds et éviter ainsi des phénomènes d’entassement et d’humidité stagnante. Sur le plan sanitaire, les fenêtres d’application étaient réduites en raison du vent et de la pluie souvent au rendez-vous. Nous avons dû constituer des équipes de nuit pour traiter. Le pari a été gagnant puisque cette stratégie nous a permis de travailler dans de bonnes conditions, de pouvoir diminuer les doses de cuivre et de soufre et privilégier des produits naturels, malgré une pression mildiou rarement vue dans la Vallée du Rhône. »

« Ensuite est arrivée une période de canicule pendant la période d’épillonnage (suppression des entre-coeurs). Celle-ci nous a obligé à réviser encore notre copie habituelle et nous avons épillonné beaucoup moins que d’habitude pour éviter une trop forte exposition au soleil et des phénomènes de grillure du raisin. Aucun traitement n’a été nécessaire durant cette période, le risque de mildiou étant devenu nul. Les pluies du 9 et 10 Août auront permis à certains plants de ne pas souffrir de la sécheresse et aux vignes plus anciennes de reprendre un second souffle. Une pluie salvatrice qui a permis de débloquer une véraison un peu longue. »

« C’est encore un beau millésime en prévision, techniquement très compliqué, exigeant de nombreuses heures travaillées dans les vignes et de nombreuses observations. Malgré toute la technicité du vigneron et le temps passé dans les vignes, nous devons en majeure partie la qualité de nos raisins au changement de météo entre le printemps et l’été. Sans un coup de main de Dame Nature cette année, les extrêmes auraient pu avoir raison de nous. Un beau millésime, parfaite alliance du savoir-faire du vigneron et de la grâce de la Nature!«