Sur les 14 hectares du Domaine de l’Aurage en Cotes de Castillon, Loulou Mitjavile fait un travail admirable dans la continuité de ce que la famille a toujours fait à Tertre Roteboeuf et Roc de Cambes. Il démarre notre série de l’été sur www.vitabella.fr où de grands noms du vin se retrouveront quotidiennement pour donner leur opinion sur l’une des questions fondamentales posées avant l’arrivée des premiers raisins : Erafler ou ne pas Erafler ?
Quelle est votre position au château: Erafler ou ne pas érafler? Est ce que cette position a changé dans l’histoire du domaine?
Loulou Mitjavile: « Nous éraflons à 100% ! Nos raisins contiennent déjà suffisamment de tanins (notamment avec les pépins) pour ne pas en rechercher davantage. Je ne recherche pas de macération carbonique qui est très utile avec des cépages comme le gamay mais pas avec les nôtres. »
Selon votre propre expérience, quels sont les cotés positifs et négatifs de conserver la rafle pour les cépages avec lesquels vous travaillez?
Loulou Mitjavile: « Avec le merlot, je ne vois pratiquement que des effets négatifs. Le seul point positif serait de ne pas à avoir à utiliser d’égrappoirs ou de systèmes équivalents qui triturent la vendange. »
USA, Australie, France…A travers le monde, de plus en plus de domaines font des essais depuis quelques années de vinification en grappes entières (ou; en tous cas, gardent un certain pourcentage de rafles): pensez vous que cela peut être une prochaine tendance de fond dans le monde du vin?
Loulou Mitjavile: « Les nouvelles tendances ne sont pas toujours – loin de la s’en faut – des tendances de fond mais plutôt des tendances de « forme ». Pendant des années, des vignerons ont vendangé trop tôt et voilà que les mêmes vendangent aujourd’hui trop tard ! Les cuves béton ont été détruites il y a 30 ans et remplacées par les cuves inox qui sont à leur tour remplacées par … le béton. On suit la mode ! Heureusement, nous avons la chance d’avoir des instituts et des magazines performants et novateurs (INRA, Fac de Bordeaux, chambre d’agriculture, revue des oenologues…) qui sont une aide précieuse pour nous, les vignerons. Suivons les ! »
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